audio - Lettre de Jacques Frajlich au maréchal Pétain

A 11 ans, Jacques Frajlich écrit, en 1942, une lettre directement adressée au maréchal Pétain pour demander la permission de voir son père, Natan, brocanteur, arrêté un an plus tôt.

Supplique de Jacques Frajlich

« Paris, le 3 avril 1942

Mon cher chef d’Etat français,

J’ai bien reçu votre lettre de laquelle je suis très fier, je vous remercie beaucoup et je vous aime beaucoup ; maintenant mon cher chef d’Etat, j’ai quelque chose à vous demander. Mon père est dans le camp de Pithiviers depuis le 14 mai 1941, et j’ai vu mon père le premier temps, une fois depuis 8 mois je n'ai pas vu mon père, cela me fait du chagrin que je ne peux pas le voir ; je sais que vous avez bon cœur et vous ne me refuserez pas : je voudrais que vous me donniez une permission pour aller, avec ma mère, voir mon papa. Mon père est un homme qui est 19 ans en France, qui n’a jamais fait du mal pour la France. Contraire, il a fait du bien pour la France, vous comprendrez ce que je veux dire, que son dossier est propre qu’il a jamais rien eu. Qu’il a un enfant, c’est moi, que je suis Français, que je suis né à Paris, j’espère que quand je serai grand, je ferai beaucoup de bien pour la France. Maintenant, cher chef d’Etat, est-ce que vous pouvez pas faire quelque chose de bien pour mon papa ? Là, je ne vous oublierai jamais dans la vie.

Jacques Frajlich

7, rue François Miron, Paris 4^e »

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