La vie des STO en Allemagne

Les STO sont principalement envoyés dans les usines allemandes de construction mécanique ou d'armement. Dans ces usines gigantesques, véritables villes dans les villes, des milliers d'ouvriers travaillent quotidiennement à fabriquer l'arsenal du Reich pour assurer sa victoire finale. 

Les STO : une main-d'œuvre corvéable à merci

Sur les chaînes de montage allemandes, se côtoient des Français, des Belges, des Russes, et des Allemands chargés de les surveiller. La cadence de production est intense : il sort jusqu'à 4 chars par jour d'une usine d'armement, ce qui représente une masse de travail humain colossale. Face au modèle d'organisation de la production allemande, les ouvriers français comprennent que la guerre n'est pas près de finir. Grâce à l'exploitation de cette main d'œuvre forcée, l'économie de guerre allemande tourne à plein régime. En tout, plus 8 millions d'hommes et de femmes arrachés à leurs familles et à leurs pays endurent un travail harassant. Soumis à une discipline de fer, les bataillons de forçats sont d'astreinte jour et nuit 6 jours par semaine. Les Allemands surveillent étroitement le taux de production de chaque ouvrier et si les quotas ne sont pas remplis, les heures supplémentaires de travail s'appliquent. Dans les ateliers, les Français partagent le travail forcé avec des travailleurs venus de toute l'Europe. Ceux de l'Ouest, qu'ils soient Belges, Hollandais ou Italiens, sont corvéables à merci. Mais dans cet enfer industriel, les plus à plaindre sont les travailleurs de l'Est. Victimes de la doctrine raciste nazie, leur traitement est lié à leur origine. Considérés comme des sous-hommes, Russes, Polonais ou Ukrainiens sont réduits au rang d'esclaves. Les femmes ne sont pas épargnées : les travailleuses forcées étrangères sont logées dans les sous-sols des usines, sous-alimentées. Les morts sont nombreuses. La vie des déportés juifs, elle, ne compte pas : exploités jusqu'au bout de leurs forces, ils sont soumis à l'extermination par le travail.