Le plus grand raté de l'épuration

Comment René Bousquet, chef de la police de Vichy sous l'occupation et responsable de l'arrestation et de la déportation de plus de 60 000 Juifs a-t-il pu échapper au peloton d'exécution au moment de la Libération ?

Le cas Bousquet, un procès scandaleux

En 1949, René Bousquet est jugé par la Haute Cour de Justice. Si l'accusé se défend avec habileté des faits qui lui sont reprochés, il faut reconnaître que le jury est complaisant à son égard. Les jurés ne lui posent aucune question sur la déportation des Juifs. Les pièces du dossier sont pourtant accablantes, comme les ordres signés de la main de Bousquet en 1942, pour rafler un maximum de Juifs étrangers. L'année suivante, en 1943, Bousquet avait retourné sa veste et aidé des résistants. Une manœuvre qui lui vaut d'être acquitté pour « services rendus à la Résistance ». Seule la presse communiste crie au scandale au moment du verdict. Bousquet n'aura donc passé que 3 ans en prison, faisant de son cas le plus grand raté de l'épuration.

La France ne s'intéresse plus à l'épuration.

L'acquittement de René Bousquet représente à lui seul le blanchiment systématique des hauts fonctionnaires du régime de Vichy. Dans les faits, 5 ans après la Libération, le châtiment des traîtres ne semble plus du tout à l'ordre du jour. Et pour cause : la population et la classe politique se sont lassés des règlements de compte. Les responsables de l'épuration ne sont plus au pouvoir. Le général de Gaulle a démissionné et les communistes ont été écartés du gouvernement.

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