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Histoire06:00Publié le 17/04/2025

Le réquisitoire du procureur de la République contre Klaus Barbie

Le procès de Klaus Barbie

Le 29 juin 1987, Pierre Truche, le procureur général de la République fait son réquisitoire contre Klaus Barbie, jugé pour crimes contre l'humanité. Un moment très attendu par tous les acteurs de ce procès, qui se tient devant la cour d'assises de Lyon.

Quel est le rôle du procureur général de la République ?

Le rôle d'un procureur général de la République est d’incarner la puissance publique et de défendre le respect de la loi. Lors d'un procès, c’est lui qui porte l’accusation, autrement dit il doit apporter la preuve de la culpabilité de l’accusé, et requérir la paix.

Au procès de Klaus Barbie, surnommé le « boucher de Lyon », plus de 800 personnes se pressent dans la salle des pas perdus du palais de justice de Lyon pour écouter durant deux jours le réquisitoire du procureur Pierre Truche. Ses propos vont marquer les esprits.

La réclusion criminelle à perpétuité requise contre Klaus Barbie par Pierre Truche

« Monsieur le président, mesdames et messieurs les jurés, le crime contre l’humanité suppose d’abord une plongée dans l’inhumanité.
De tout cela, je ne reparlerai pas. Ce n’est pas froideur de juriste, c’est simplement parce que cela, vous l’avez reçu comme moi. Et que, personnellement, je n’ai pas les mots pour le dire. Ces témoignages imposent que cette justice, qui fut refusée à ces femmes et à ces hommes, il y a quarante ans, aujourd’hui leur soit rendue.

Vous avez vu ces mères qui pleurent encore leurs enfants ; vous avez vu ces déportés qui ont vu remonté dans leur vie ce passé horrible ; vous avez vu cet homme qui vous a dit « je ne dors plus tranquillement depuis 40 ans »… Le temps n’a pas joué son rôle d’oubli, ni individuellement, ni collectivement. La sanction est encore utile car, il faut que l’on comprenne que le crime contre l’humanité doit rentrer dans notre civilisation.

Ce bilan de Klaus Barbie est effrayant. Si on arrive à compter au plus juste, on arrive à 842 déportations. Si on prend le nombre estimé - minimum - de morts, on arrive à 373 victimes dont 52 enfants. Quelle cour d’assises a déjà eu à connaître une tel bilan ?

Vous avez donc à vous poser cette question : dans le cadre des pouvoirs qu’avait Barbie, comme chef de la Gestapo à Lyon, pouvait-il faire pire ? Pouvait-il faire moins ?

J’ai, moi, une certitude. Sans trahir la confiance que ses chefs avaient en lui, Klaus Barbie pouvait faire beaucoup moins.

Barbie avait une fille. Ca ne l’a pas empêché de déporter, le 11 août 1944, un enfant un tout petit peu plus jeune que sa fille, et d’enlever, le 6 avril 1944 à Izieu, un garçon un peu plus âgé. De tout cela, il n’a jamais tenu compte. Il a mené à Lyon une action particulièrement inhumaine qui, aujourd’hui encore, appelle une sanction.

Je vous demande de dire qu’à vie, Barbie soit reclus. »

Pierre Truche, procureur général de la République, le 29 juin 1987, devant la cour d'assises de Lyon.

► Le verdict est rendu le 4 juillet 1987 : Klaus Barbie est reconnu coupable de crimes contre l'humanité et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

👉 Découvre les autres extraits du documentaire Le procès de Klaus Barbie.

Réalisateur : Gabriel Le Bomin

Auteur : Gabriel Le Bomin et Valérie Ranson-Enguiale

Producteur : Dana Productions / INA

Année de copyright : 2022

Publié le 17/04/25

Modifié le 17/04/25

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