L'orientation

« Prends-tu du plaisir ou au contraire est-ce que tu t’ennuies ? La réponse à cette question pour chacun de tes cours peut t’aider dans ton choix d'orientation. Avant d’avoir le déclic pour une profession, écoute tes envies, vois où sont tes intérêts, c'est important de mieux se connaître pour mieux s'orienter... » Caroll le Fur, Coach en orientation pour les jeunes, répond aux questions d'Alix Grousset et d'un groupe d'adolescents de Lille, dans ce nouvel épisode de l’entre deux dédié à l'orientation.

D’où vient l'angoisse liée à l'orientation ? 

Les formations sont de plus en plus nombreuses ; il est parfois difficile de se repérer, encore plus de choisir. La pression autour du bon choix s'intensifie d'autant plus dans les grandes villes où la notion d'élitisme est très présente. Pour diminuer l'angoisse, il faut se dire que toute sa vie ne se joue pas sur le choix d’une formation. Un demi-tour est possible. Ce n'est plus comme avant, quand on faisait toute sa vie dans une seule entreprise. Aujourd'hui, plus que les connaissances, l'essentiel c’est la motivation. On peut continuer d’apprendre à tout âge.

« Pour certains,

choisir, c'est renoncer,

pour moi,

choisir, c’est avancer »

 

Caroll le Fur, coach en orientation pour les jeunes, 

fondatrice de BestFutur, une structure dédiée à l'accompagnement des jeunes dans leur parcours scolaire et professionnel.

Que faire si on est déçu par les choix Parcoursup ? 

Il faut savoir que près de 30 % des jeunes regrettent leur orientation. C’est beaucoup, mais se tromper n’est pas grave. Pour ceux qui sont déçus des choix de Parcoursup. Caroll le Fur conseille « Allez voir, on ne sait jamais ». Cette période peut aussi se traduire par une année de césure, tant qu’on est dans l'action. En effet, on doit profiter de cette période pour se confronter au monde du travail, échanger avec des professionnels, s’informer sur les métiers, analyser ses centres d’intérêts. On peut le faire dès la classe de seconde. L’idée est d’avoir les bonnes questions et les bonnes réponses pour savoir où s’orienter l’année d'après.

► L’entre acte : Aled Inès, créatrice de contenus dans le secteur de l’éducation

Les conseils de « l'amie loyale des étudiants en détresse » :

• Fais des stages pour découvrir la vie professionnelle

• Echange avec des professionnels

• Analyse tes centres d’intérêts, les contenus que tu aimes sur les réseaux sociaux

• Prends le temps de t'écouter davantage, malgré la pression qui t'entoure.

Comment réagir à la pression de l’entourage ? 

Pour les proches, l'attitude idéale est de prendre du recul, ne pas juger, tout en restant à l’écoute. Mais souvent les parents et les adultes ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas. Pour apaiser les tensions, il faut donc expliquer clairement le métier que tu souhaites. Informe-toi, rassure-les à l’aide d’exemples de personnes qui ont réussi dans ce domaine. Pour Caroll le Fur, il faut distinguer le fait de réussir sa vie et sa vie professionnelle. C'est à chacun de trouver son équilibre.

Quelques conseils si tu te sens perdu : 

• Prends le temps de t'écouter, de te regarder en cours : est-ce que tu prends du plaisir ?
• Echange avec des professionnels, dirige-toi vers des adultes pour profiter de leurs expériences
• Rapproche-toi des étudiants plus âgés, pour qu'ils t'expliquent leur parcours.

Questions du public 

Romaric : « Quelles perspectives peut-on mettre autour des années de césure en France ? ». Pour transformer cette période, peu valorisée en France, il faut montrer que ces « Gap Year » ou années de césure, sont une démarche personnelle qu'elles permettent de s’ouvrir au monde avec une notion d'effort, ce ne sont pas des vacances : on travaille, on met ce temps à profit, pour construire son projet. 

Victorine : « Avez-vous déjà réorienté des adultes ? ». C’était l’ancien métier de Caroll le Fur. Elle a réalisé beaucoup de coachings et de bilans de compétences pour les adultes, aujourd’hui elle se dédie aux jeunes.

Maxence : « Y a-t-il des risques à se réorienter plusieurs fois ? ». Si on est multi-potentiel, on est attiré par plusieurs domaines professionnels, mais on a besoin d’avoir un peu de constance, d’aller au bout des choses. Dans un premier temps, on construit, on prend du plaisir ; après éventuellement on peut changer d’orientation.

@leastK_ : « Est-ce normal de ne toujours pas savoir ce qu’on veut faire au début du lycée ? ». Là encore, il n'y a pas de règle : certains trouvent leur voie très tôt, d’autres continuent de s’interroger au fil des ans. L’essentiel est d’être dans l’action.

@anne.rads : « Quels sont les signes évocateurs quand on s’est trompé de voie ? » La réponse est sans appel : on s’ennuie.