C'est quoi l'addiction à la drogue ou l'alcool ?

ClaireDahan est psychologue. Dans Rendez-vous avec la psy, elle répond aux questions que tu te poses sur la santé mentale. L’addiction à la drogue ou à l’alcool, c’est quoi exactement ?

À partir de quel âge a-t-on le droit de boire de l’alcool ou de prendre des drogues ?

Les drogues : JAMAIS ! C’est strictement interdit par la loi. Pour l’alcool, on peut en consommer à partir de 18 ans. Mais plus on commence jeune plus on risque de devenir dépendant à l’âge adulte. L’alcool est interdit aux mineurs parce que le cerveau est en plein développement jusqu’à l’âge de 23 ans. L’alcool peut freiner ce développement. Il peut altérer ta mémoire, ta concentration et ta capacité à apprendre de façon irréversible. Ce n’est pas juste une question de loi, c’est une question de santé, de protection de ton cerveau.

Pourquoi devient-on dépendant ?

Quand on consomme de l’alcool ou du cannabis, l’effet peut être agréable. Tu peux te sentir plus détendu, tu oublies tes soucis. Cet effet n’est que temporaire. Le cerveau enregistre qu’il s’est senti mieux donc il en veut encore. Et plus tu consommes, plus le cerveau s’habitue. Il lui en faudra plus, plus souvent, pour ressentir le même effet. C’est comme ça que s’installe la dépendance. Au début, c’est une envie, ensuite c’est un besoin. Tu as l’impression que tu ne peux plus t’en passer. Et quand tu arrêtes d’en consommer, tu peux te sentir mal, vide, agressif ou triste. C’est pour ça qu’il faut faire attention quand on consomme de l’alcool et qu’il est strictement interdit de consommer de la drogue, qui augmente encore plus les risques de dépendance.

Quand commence la dépendance et comment le sait-on ?

Avec l’alcool, au début, on boit pour se sentir bien. Mais si un jour on boit pour ne pas se sentir mal. Là, c’est la dépendance. Être dépendant, c’est perdre le contrôle de sa consommation. C’est quand tu aimerais arrêter mais que tu n’y arrives pas parce que c’est devenu trop difficile. Pour savoir si tu es dépendant, tu peux commencer par te poser ces questions : est-ce que je bois trop ? Est-ce que je bois trop souvent ? Mais ce n’est pas juste une question de quantité. L’important, c’est ta relation avec l’alcool ou les drogues. Si tu y penses souvent, si tu attends le moment de pouvoir consommer, si tu mens ou si tu te caches pour le faire, si tu as l’impression que ta vie commence à tourner autour de ça, alors il y a des raisons de s’inquiéter. Il existe aussi des questionnaires en ligne qui te permettent d’évaluer ta consommation comme les questionnaires FACE ou AUDIT.

À qui en parler si je pense être dépendant ?

Tu dois en parler à un adulte de confiance, un médecin ou un psychologue car il existe des professionnels formés pour aider à comprendre sans jugement la consommation, et à se libérer petit à petit de cette dépendance.

Est-ce que c’est possible d’arrêter quand on est dépendant ?

Bien sûr mais tu n’y arriveras pas seul. La volonté ne suffit pas toujours. C’est pour ça qu’il vaut mieux demander de l’aide. Il existe des traitements médicamenteux temporaires qui peuvent aider à diminuer ou arrêter la consommation d’alcool ou de drogue. Mais ces traitements ne suffisent pas. Ils doivent toujours être accompagnés d’une psychothérapie qui permet de comprendre les raisons de la dépendance et d’éviter les rechutes. Il existe aussi des centres spécialisés dans les addictions, où on peut trouver une aide médicale, psychologique, sociale. Participer à des groupes de parole peut aider à se sentir moins seul.

Comment faire si je suis le seul à ne pas boire lors d’une soirée ?

Le regard des autres et le besoin de s’intégrer à un groupe jouent un rôle très important dans le fait de consommer de l’alcool. Le meilleur des conseils, c’est qu’il ne faut JAMAIS se forcer à faire quoi que ce soit pour plaire aux autres. Il existe des petites astuces simples pour contourner le problème : tu peux accepter le verre qu’on te propose et aller le changer discrètement par un verre sans alcool. Tu peux aussi te désigner comme celui qui préfère rester sobre pour aider ceux qui pourraient en avoir besoin dans la soirée. Si ces situations se répètent, il faut peut-être s’interroger sur les personnes avec qui tu partages les soirées…