Mussolini/Hitler, l'histoire d'une alliance

L’alliance entre l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie fut au départ loin d’être une évidence, en raison des relations particulièrement tendues entre Adolf Hitler et Benito Mussolini. Les deux dictateurs parvinrent à trouver un terrain d’entente lorsque le Duce fut repoussé par les démocraties occidentales à cause du conflit mené contre l’Ethiopie.

Mussolini et Hitler, de potentiels ennemis à alliés

La première rencontre entre Benito Mussolini et Adolf Hitler a lieu en 1934, lors d’une visite officielle du Führer à Venise. Toutefois, leurs relations sont au départ très tendues. En effet, le Duce va jusqu’à qualifier son homologue allemand de fou, d’Attila, et même d’obsédé sexuel. Les deux dictateurs manquent d’en venir aux armes quelques semaines plus tard, quand Hitler tente un coup d’Etat en Autriche. En réaction à l’assassinat du chancelier Dollfuss, protégé des Italiens, Mussolini envoie des divisions à la frontière. Il critique également la politique raciste de l’Allemagne nazie, lui qui n'a pas encore opté pour une politique antisémite. 

En 1935, les tensions entre les deux pays sont si fortes que Mussolini préfère se rapprocher des démocraties occidentales que sont la France et la Grande-Bretagne. Mais il échoue à cause de la guerre qu’il commence à mener en Ethiopie, condamnée par la Société des Nations qui impose des sanctions économiques à l’Italie. Hitler décide alors de lui tendre la main en refusant d’appliquer ces sanctions. Mussolini accepte, convaincu par son gendre, le comte Ciano. Nommé ministre des Affaires étrangères en 1936, ce dernier pense que son beau-père a tout à gagner en s’alliant avec le Führer.

L’alliance dans la guerre civile espagnole

C’est au cours de cette même année 1936 que Mussolini et Hitler concrétisent leur alliance pour la première fois. Ils interviennent dans la guerre civile espagnole à la demande du Général Franco, admirateur du Duce qui dirige les nationalistes face aux républicains. Tandis que l’Allemagne envoie 7 000 hommes, l’Italie en mobilise dix fois plus, parmi lesquels Bruno, le fils de Mussolini, qui officie comme pilote de bombardier. L’enthousiasme est de vigueur au sein de la population, où les hommes se portent volontaires par milliers.

Pour Mussolini, cette guerre permet d’endurcir ses soldats, d’en faire des hommes virils et fiers. Cependant, ses troupes sont mal préparées, et mal commandées. Malgré le bombardement de Barcelone et une victoire à Malaga, elles sont mises en échec aux portes de Madrid. Des milliers d’Italiens perdent la vie durant cette guerre, et nombreux sont ceux qui désertent.