Du Châtelet, la force des expériences scientifiques

Emilie du Châtelet est l’une des premières femmes scientifiques de l’histoire. Au cœur du siècle des Lumières, elle s'est démarquée comme une pionnière dans un monde encore gouverné par les hommes, laissant ainsi une empreinte indélébile dans l'histoire des lettres, des sciences et des mathématiques. 

Emilie du Châtelet, la marquise savante  

Emilie du Châtelet est née à Paris, en 1706, au début du mouvement des Lumières. Dès son plus jeune âge, elle côtoie de nombreux scientifiques et artistes. Elle reçoit la même éducation que ses frères (un fait rare pour les femmes du XVIII^e siècle) et apprend le latin, le grec, l'allemand, mais aussi les maths et la physique. Vers 1733, elle décide de se consacrer aux sciences, en reprenant une formation dans ce domaine et rencontre Voltaire. Ensemble, ils étudient les travaux d'Isaac Newton et son ouvrage Principia Mathematica. En 1741, Émilie du Châtelet rédige un livre sur le sujet : Les Institutions de physique. Dans cet ouvrage, adressé à son fils de 13 ans, elle commence par conseiller à son fils d’éviter « les partis pris de l’époque », c’est-à-dire que si l’on veut vraiment faire des sciences, il faut laisser ses présupposés de côté.  

La première dispute scientifique de l’histoire 

Les travaux d’Emilie du Châtelet ne plaisent pas à tout le monde, notamment à Dortous de Mairan, dont elle critique un mémoire dans lequel il s’oppose à Leibniz. La première dispute scientifique publique entre un homme et une femme scientifique éclate. De Mairan, adresse une lettre publique à du Châtelet. Elle lui répond sur trente pages, dans un journal très lu à l’époque et lui indique que toutes les expériences vont dans le sens de Leibniz. Pour appuyer ses propos, elle cite l’expérience de Willem’s Gravesande, qui donne également raison à la théorie de Leibniz qui démontre que : force vive = m x v². A l’époque, Leibniz utilise le mot « force », mais il s’agit bien de l’énergie cinétique.  

Emilie du Châtelet, l’une des premières femmes scientifiques 

Émilie du Châtelet ne s'est pas arrêtée là. Elle a également réalisé des travaux importants en mathématiques et en philosophie, en explorant des domaines comme la notion d'énergie cinétique, contribuant ainsi à poser les bases de la mécanique moderne. Elle traduit l'ouvrage de Newton, Principes mathématiques, en seulement cinq ans. Ce travail énorme en physique et en maths, accompagné de ses commentaires a grandement contribué à rendre les concepts de Newton, Descartes ou Leibniz accessibles au public francophone. 

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