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Histoire29:38Publié le 04/05/2020

La Ve République

Les cours Lumni - Collège

De la République gaullienne à l'alternance et la cohabitation, faites le point sur la Ve République avec la professeure d'histoire Corinne.

Retrouvez le cours sur la Ve République en PDF.

Introduction

La Ve République débute en 1958 et a toujours cours aujourd'hui. À la fin de la Seconde Guerre mondiale se met en place un gouvernement provisoire dirigé par le chef de la Résistance française : le général de Gaulle. Ce gouvernement restaure la République et renforce la démocratie avec de nouveaux droits sociaux et politiques : création de la Sécurité Sociale, et droit de vote accordé aux femmes en 1944. Une nouvelle Constitution est rédigée pour décréter les pouvoirs politiques et séparer les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires. La nouvelle Constitution propose une République parlementaire. Cela ne satisfait pas le général de Gaulle qui souhaitait la mise en place d'un président de la République et d'un pouvoir exécutif fort. Il démissionne donc en 1946. Cette nouvelle Constitution marque la création de la IVe République, qui va mettre en œuvre la reconstruction de la France. Elle souffre cependant d'une grande instabilité ministérielle. La décolonisation mène également à la guerre d'Indochine et à la guerre d'Algérie. Cela amène la fin de  la IVe République et la naissance de la Ve République.

I - La naissance de la Ve République et la présidence gaullienne (1958-1969)

1. Une crise à l’origine d’un nouveau régime : le 13 mai 58  

Dans un climat d'instabilité, en mai 1958, le Parlement renverse une nouvelle fois le gouvernement. Pierre Pfimlin est investi en tant que président du Conseil le 13 mai 1958. Il est réputé favorable à des négociations avec les indépendantistes algériens. L'Algérie est alors une colonie de peuplement, avec plus d'un millions de français y résidant. La nomination de Pierre Pfimlin mène à des manifestations des français à Alger, en faveur de la colonisation. L'armée française prend d'assaut le bâtiment du gouvernement général d'Alger, qui est le siège du pouvoir Républicain. Un gouvernement insurrectionnel se met en place : le comité de Salut Public. Il y a la crainte que cette insurrection se répande à la métropole. Le président de la République nomme alors le général de Gaulle président du Conseil, le 1er juin 1958.

2. Une République façonnée par de Gaulle

De Gaulle a annoncé en mai être prêt à retourner à la vie politique, et il est soutenu par l'armée française en Algérie. De Gaulle est perçu comme un symbole de la Résistance et de la restauration de la République. Il demande à avoir les pleins pouvoirs pour 6 mois et de pouvoir rédiger une nouvelle Constitution. Il soumet cette Constitution à un référendum en septembre 1958. Il veut notamment éloigner les différents partis politiques du gouvernement. Les Français votent à 79 % pour cette nouvelle Constitution. De Gaulle devient le premier président de la Ve République.

Dans cette Constitution, on retrouve à la base les citoyens : les hommes et femmes de plus de 21 ans, et tout en haut un président de la République élu pour 7 ans. Il est élu par 80 000 grands électeurs : des parlementaires, des conseillers municipaux... C'est le suffrage universel indirect. Le président est indépendant du pouvoir législatif. Il appartient au pouvoir exécutif et nomme un gouvernement et un Premier ministre qui conduisent la politique de la nation. Ils soumettent des projets de loi au Parlement, qui détient le pouvoir législatif. Le Parlement est composé de l'Assemblée nationale et du Sénat. Le président peut dissoudre l'Assemblée nationale et créer de nouvelles élections législatives. L'Assemblée nationale peut censurer par un vote le gouvernement et le Premier ministre et les faire démissionner. Le président peut consulter le peuple par référendum.

3. Un président contesté

En 1962, De Gaulle modifie la Constitution afin que le président soit élu par suffrage universel direct : les citoyens votent pour lui. De Gaulle est cependant contesté : il est régulièrement comparé aux monarques. Ces critiques vont s'accentuer avec le mouvement de Mai 68. Le slogan "De Gaulle, 10 ans, ça suffit" est porté par les étudiants lors de manifestations, qui reprochent à De Gaulle le fait de bâillonner les médias et la jeunesse, et de limiter la liberté d'expression dans le pays. Ce mouvement prend dans l'ampleur avec les grèves : 10 millions de grévistes à la mi-mai. C'est une crise politique : ni De Gaulle ni ses ministres ne parviennent à calmer les manifestants. Le 30 mai 1968, De Gaulle disparaît pendant quelques heures avant de réapparaître et d'affirmer sa volonté de rester au pouvoir. Il dissout l'Assemblée nationale. La nouvelle Assemblée nationale conforte De Gaulle. En avril 1969, De Gaulle propose une réforme du Sénat par référendum et les Français répondent non. De Gaulle considère que ce non s'adresse à lui et il va démissionner.

II - La Ve République s'adapte aux évolutions des années 1970 et 1980

1. Les successeurs de De Gaulle

De nouvelles élections sont organisées et Georges Pompidou est élu résident. Ancien Premier ^ministre de De Gaulle, il poursuit sa politique. Son mandat est interrompu lorsqu'il décède en 1974.

De nouvelles élections sont organisées et Valéry Giscard d'Estaing est élu président. Il est également de droite, mais plus libéral. Il a concrétisé un certain nombre de revendications qui s'étaient exprimées en mai 68. Il reporte la majorité à 18 ans afin que les jeunes puis s'exprimer. Il facilite le divorce en autorisant le consentement mutuel. Simone Veil, sa ministre de la Santé, porte une réforme majeure. Les femmes, qui souhaitent devenir indépendantes, doivent pouvoir contrôler leur fécondité et leur sexualité. Simone Veil répond à cette demande par une loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1975. Avant cela, l'avortement était illégal et passible d'emprisonnement. Les avortements clandestins mutilaient les femmes, et pour des milliers d'entre elles, leur ont ôté la possibilité d'avoir des enfants et leur ont coûté la vie.

2. La Ve République et l’alternance

Malgré ces réformes, la France est touchée par une crise économique depuis 1973. Le chômage augmente et les Français considèrent que Giscard d'Estaing n'est pas capable de sortir le pays de la crise. Quand il se représente à la fin de son mandat en 1981, il n'est pas élu mais remplacé par François Mitterand. C'est le premier président de gauche de la Ve République. Le jour de son élection, il se rend au Panthéon pour rendre hommage à certaines personnes qui y sont inhumées : Victor Schoelcher, artisan de l'abolition de l'esclavage au XIXe siècle ; Jean Jaurès, député socialiste du Tarn qui a fondé le journal L'Humanité et qui s'est battu contre le déclenchement de la Première Guerre mondiale ; Jean Moulin, qui a organisé la Résistance en France et qui avait fondé le Conseil national de la Résistance. Il va porter des réformes majeures, notamment l'abolition de la peine de mort en France le 17 septembre 1981. C'était un combat de longue date de l'avocat Robert Badinter, qui a été nommé ministre de la Justice. Mitterand met également en place la décentralisation : l'État ne va plus prendre toutes les décisions, il délègue un certain nombre de responsabilités aux collectivités locales : les régions, les départements, les mairies. Il y a aussi des réformes portées par les socialistes : la retraite à 60 ans,  la 5e semaine de congés payés, une augmentation du SMIC. Ils souhaitent donner du pouvoir d'achat aux Français afin de créer une politique de relance par la demande. Mitterand autorise également les radios libres, mettant fin au monopole de l'État, et crée avec Jack Lang la Fête de la musique le 21 juin. Le gouvernement de Laurent Fabius change cependant de stratégie et opte pour la rigueur, ce qui va mécontenter l'électorat socialiste.

3. La cohabitation, une situation politique inédite

En 1986, aux élections législatives les Français votent pour un changement de majorité à l’assemblée nationale. L’assemblée élue en 1986 révèle une majorité de droite  Le président est de gauche. S’il nomme un Premier ministre et un gouvernement de gauche, c’est l’impuissance à gouverner car ni les députés, majoritairement de droite, ni le Sénat ne voteront les projets de loi du gouvernement. Cette situation n’est pas prévue par la Constitution. François Mitterrand choisit de nommer Jacques Chirac, son principal opposant et le chef de la majorité nouvelle, Premier ministre. C’est la première cohabitation. Elle dure de 1986 à 1988.

Réalisateur : Didier Fraisse

Producteur : France tv studio

Année de copyright : 2020

Publié le 04/05/20

Modifié le 04/12/23

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