Albert Londres et les correspondants de guerre

Le reporter de guerre Albert Londres a couvert la Première Guerre mondiale. Ses articles sur le front, au péril de sa vie, et malgré la censure, l'ont rendu célèbre. On t'explique la situation des correspondants de guerre français durant le conflit 👇.

Qui est Albert Londres ?

Albert Londres (1884-1932) est l'un des plus grands reporters du début du XX^e siècle. Son nom est même devenu celui d'un prestigieux prix qui récompense les journalistes de terrain. En 1914, lorsque la guerre éclate, il est envoyé au front pour couvrir les combats. Comme pour les autres correspondants de guerre, il doit se débrouiller pour effectuer son travail de journaliste. L'un de ses confrères, Émile Thomas, parvient à se faufiler jusqu'au champ de bataille en se prétendant commerçant. Si le travail des correspondants de guerre est difficile, c'est parce que les généraux se méfient des journalistes, ils les chassent du front. Les reporters plus aventureux choisissent de rejoindre le front d'Orient. Parmi eux, Albert Londres qui refuse la censure de l'armée française. Son journal est sans nouvelles de lui pendant un mois. Et pour cause : l'armée a confisqué ses 14 dépêches. Après deux années passées entre la Grèce et la Serbie, Albert Londres rentre en France.

Censure de la presse française

En matière de traitement de l'information, la France se décide finalement à copier son allié anglais. En effet, les Britanniques se montrent un peu plus accueillants sur le front avec les journalistes. En 1917, la France crée une commission de presse française. L'armée française espère ainsi regonfler le moral du pays et de l'opinion. Cette activité est très contrôlée. Les reporters sont envoyés au front avec des uniformes flanqués d'un brassard vert. Les articles écrits par les membres de la commission des correspondants de guerre sont impitoyablement relus. Leur courrier personnel est aussi ouvert. Jugé indiscipliné, Albert Londres est expulsé. Il rêve d'ailleurs, de raconter la révolution russe. Pour financer cette aventure, trop chère pour son journal, il est prêt à tout. Il propose ses services au gouvernement pour espionner ou fomenter des attentats.

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