Les militaires français impuissants à Oran
Oran, le massacre oubliéLe 5 juillet 1962, tandis que l’indépendance de l’Algérie est sur le point d’être proclamée, des coups de feu entraînent le massacre d'Européens. Les militaires, toujours basés dans le pays, n’ont cependant pas le droit de venir en aide à leurs concitoyens, et ne peuvent que regarder ce qui se déroule sous leurs yeux.
Une liesse populaire qui tourne à la tragédie
Ce matin-là, dans les rues d'Oran, les Algériens célèbrent l’indépendance de leur pays obtenue grâce aux accords d'Evian. Soudain, une fusillade éclate, entraînant un mouvement de panique, et le chaos se répand en ville. De nombreux Européens vont alors être victimes d’exactions, comme des lynchages ou des meurtres. Des centaines d’entre eux tentent de trouver refuge dans les casernes de l’Armée française.
Mais si les soldats sont encore sur place, ils n’ont désormais plus l’autorité pour intervenir sur le territoire algérien. Ils sont donc obligés d’observer les évènements sans pouvoir réagir. Toutefois, certains n’hésitent pas à braver l’interdiction pour permettre à leurs concitoyens de se mettre à l’abri.
L’inaction de l’Etat-major face au massacre
Pendant plusieurs heures, le massacre continue, car les militaires ne reçoivent aucun ordre de leurs supérieurs. Pourtant, tout porte à croire que le général Katz, à la tête des troupes d’Oran, fût rapidement mis au courant de ce qui se déroulait. Le général de Gaulle et le gouvernement de Paris eux-mêmes le savaient forcément, à en juger par la déclaration de Pierre de Bénouville, un député, qui y fit référence au cours de l’après-midi.
Ce n’est qu’à partir de 17 heures que le calme commence à revenir dans les rues d’Oran. Un peu plus tard, les soldats sont enfin autorisés à quitter leurs casernes. Ils sillonnent alors les rues pour récupérer les nombreux cadavres gisant sur le bitume.
Réalisateur : Georges-Marc Benamou & Jean-Charles Deniau
Producteur : Siècle Production
Année de copyright : 2018
Publié le 11/03/22
Modifié le 11/03/22