Guerre d'Algérie : Oran avant le massacre en 1962

Restée à l’écart de la ville pendant longtemps, la guerre d’Algérie va pourtant finir par s’immiscer à Oran au début des années 1960. Des tensions qui vont opposer des communautés déjà divisées…

Oran, loin de la guerre

Tandis que le reste du pays est secoué par la guerre d’Algérie depuis 1954, Oran est épargnée pendant plusieurs années. Aucun couvre-feu n’est imposé, et les habitants peuvent vivre dans une relative insouciance. Cependant, la ville, considérée par beaucoup comme radieuse, voit une séparation nette entre Européens et musulmans, deux communautés qui ne se mélangent pas. Les premiers vivent principalement dans le centre, tandis que les seconds se contentent pour la plupart de quartiers en périphérie de la ville.

Les premières tensions

Le 8 janvier 1961, le Général de Gaulle organise le référendum sur l’autodétermination de l’Algérie. Les Français qui vivent à Oran prennent conscience que l’Algérie ne sera bientôt plus Française. Ceux qui le peuvent quittent rapidement le pays, mais certains par manque de moyens financiers, sont forcés de rester. Après l’échec d’un putsch des généraux français, leur dernier espoir est l’Organisation Armée Secrète, ou OAS. Cette organisation créée par le général Salan s’oppose à l’indépendance du pays et va lutter pour le maintien de la présence française.

Très vite, des commandos de l’OAS occupent la ville. Mais le FLN, le Front de Libération Nationale investit aussi différents quartiers, et Oran semble coupée en deux dès le début de l’année 1962. La distance entre les communautés se creuse alors que les tensions grandissent entre les deux armées…